4 - Formations.

4.1. L'acte éducatif (Montpellier 26-30 mars et 1er-5octobre 2001)

4.2. Travail social... Comment ça s'écrit? (Montpelier 28 mai-1er juin 2001)

4.3. L'adolescence n'existe pas. (Montpellier 25-29 juin 2001)

4.4. Le maniement du transfert dans les pratiques sociales (Montpellier 2-4 mai 2001)

4.5. Le travail éducatif au risque de la psychanalyse (Montpellier 9-11 mai 2001)

4.6. L'institution dans tous ses états (Montpellier 11-15 juin 2001)

4.7. La violence ordinaire. (Montpellier 3-7 décembre 2001)

4.8. La relation éducative. (Paris 5-9 mars 2001)

4.9. Formations à la demande.

 

Pour tous renseignements complémentaires :

Site AFORE http://www.afore-formation.com

ou Joseph Rouzel : http//www. chez. com/rouzel/

 

 


4.1 - L'acte éducatif. Approche clinique de l'éducation spécialisée. A Montpellier du 26 au 30 mars et du 1er au 5 octobre 2001.

Stage organisé par l'AFORE de Saint-Etienne en 1999 et animé par Joseph Rouzel.

AFORE, 31, rue Berthelot, 42100 Saint-Etienne.
Tél : 04 77 59 36 50
e-mail: afore-formation@afore-formation.com
j.m.courtois@afore-formation.com

Définir la relation éducative, c'est tenter d'en épouser les contours: l'autre, le sujet, le langage, l'affectif, le transfert, l'institution, les médiations, les textes de loi... Le coeur de la pratique éducative c'est la rencontre avec des êtres en grande souffrance. Qu'on les étiquette un peu vite comme délinquants, cas sociaux, malades mentaux ou handicapés, peu importe. C'est à la rencontre de ces autres humains, mis au ban de la société, que vont les éducateurs. Ils avancent souvent à tâtons, au jugé. Et lorsqu'il s'agit de rendre compte de ce qu'ils font tous les jours, les éducateurs n'ont pas de discours prêt-à-porter. Ils empruntent à différents champs de savoir des mots pour dire ce qui est sans visage. Ce voyage vers le pays de l'éclairement ne va pas sans trouble, sans bouleversement. Etre éducateur, ça ne laisse pas tranquille. Rendre compte de la pratique ne se fait qu'au prix d'un maillage d'écritures et de paroles, qui tient plus du patchwork que de la thèse universitaire. C'est pourquoi se stage prendra appui sur la pratique éducative de chaque participant.

Dans cet stage, Joseph ROUZEL propose également de partager sa réflexion sur l'acte éducatif à partir d'un double ancrage: l'éducation spécialisée et la psychanalyse. Chaque rencontre avec ceux qui souffrent est nouvelle et réclame de réinventer à chaque fois l'acte éducatif. Il s'agira ici de construire un savoir sur cet acte éminemment humain, mais qui sans cesse nous échappe et nous étonne... Dans un moment de l'histoire où l'on balaie sans honte, sous les stigmates de l'exclusion, des franges entières de nos concitoyens, en passant commande aux travailleurs sociaux de les réinsérer, il est plus qu'urgent pour les éducateurs de rappeler qu'ils sont les gardiens de valeurs d'humanité chez chacun. Prenant position à partir d'une clinique et d'une éthique du sujet, Joseph ROUZEL définit les éducateurs comme des passeurs. Des passeurs d'hommes et de femmes vers des rives un peu plus vivables dans l'espace social. Il s'agira dans ce stage de prendre en compte l'implication de chaque éducateur dans la relation éducative et de dégager les conditions pour qu'un acte soit possible. L'acte éducatif vise un changement subjectif chez les personnes prises en charge. Ce n'est qu'à partir de ce changement du sujet dans sa relation au monde et aux autres que des questions d'insertion sociales ou professionnelles prennent sens. Mais ce n'est qu'en questionnant ce qu'il engage dans la relation à l'autre en souffrance, qu'un éducateur peut produire de tels actes.

Thèmes abordés:

- malaise dans la fonction éducative

- les cadres institutionnels et législatifs de l'acte éducatif

- la loi et la sanction

- demande, besoin, désir

- le transfert dans la relation éducative

- espace social et espace psychique

- clinique du sujet et médiations

- l'insertion

- l'acte éducatif: une coupure

Modalités pédagogiques: exposés et discussions; études de cas; ateliers cliniques.

 

4.2 - Travail Social... ça s'écrit comment? Stage organisé par AFORE et animé par Joseph Rouzel. A Montpellier du 28 mai au 1er juin 2001.


Public: tous travailleurs sociaux: ES, ME, AS, CESF, EJE, Animateurs...

Ce stage construit autour de l'écriture professionnelle, propose un trajet et un déplacement. Il s'agira de cheminer de la pratique de l'écriture à l'écriture de la pratique.
Dans un premier temps nous mettrons en suspens les habitudes trop souvent sclérosantes d'une écriture inspirée de méthodologies scolaires ou universitaires. Cette approche enseignée dans les centres de formation et exploitée sur le terrain par les professionnels dans leurs différents écrits (rapports de synthèse, courriers divers, évaluations...) a une certaine efficacité, mais qui rapidement s'émousse dans la pratique. On en vient alors à produire des textes uniformes très marqués par "la langue de bois" de la culture sociale.
Il s'agira donc dans ce stage de revivifier l'approche de l'écriture chez chacun, de retrouver une certain goût à écrire et à s'exprimer, et d'envisager ensuite comment réinvestir les différents écrits imposés par l'exercice de la profession, de façon aussi vivante qu'efficace. Pour cela nous passerons par un temps de réappropriation de l'écriture dans ses aspects les plus ludiques. A partir d'exercices inspirés des surréalistes, de l'Oulipo, et de diverse ateliers d'écriture... On apprend à écrire en écrivant, en faisant l'épreuve des potentialités créatrices de l'écriture et de ses propres capacités à les mettre en jeu.
Ce qui est visé c'est un déplacement des participants dans leur rapport à l'écriture.
Une fois retrouvé le plaisir et la fluidité de l'écriture, l'étape suivante nous amènera à explorer l'écriture en situation professionnelle. Nous nous attacherons principalement à rendre compte de situations cliniques telles que vécues par les participants. Cette mise en écrit de la pratique pourra alors être utilisée dans différents écrits institutionnels ou extra-institutionnels.
Sur le plan théorique et technique nous mettrons en oeuvre une réflexion sur la nature du matériau écrit (à partir de la linguistique) , le repérage de l'adresse, et des places de l'émetteur et du récepteur dans les différents écrits institutionnels (à partir de la psychanalyse). Nous évoquerons également les outils et les supports matériels de l'écriture: papier, informatique, imprimerie, publications etc

Trouver ou retrouver le plaisir d'écrire pour mieux exercer son métier, tel est l'enjeu de ce stage.

Ce stage est animé par Joseph ROUZEL qui depuis plusieurs années explore l'écriture dans les pratiques sociales. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages rendant compte de ses réflexions sur la pratique. Il a créé deux collections chez des éditeurs qui accueillent les écrits des praticiens sociaux (L'éducation spécialisée au quotidien chez Eres; Psychanalyse aux Editions du Champ Social). Il est bien connu pour ses articles qui paraissent dans la presse spécialisée: Empan, Lien Social, VST, Cultures en mouvement...

 

 

4.3. L'adolescence n'existe pas.

du 25 au 29 juin 2001 à Montpellier. Organisé par AFORE et animé par

J. Rouzel.

L’adolescence : passage à l’acte ou acte de passage ?

Public : toute personne travaillant avec des adolescents, éducateurs, animateurs, formateurs, psychologues, enseignants…

Adolescence : ça rime chez nous avec convalescence, voire panne d’essence. Attente des années durant dans les antichambres de la société ou temps de passage (pas sage !) bien long ? Ce qui en d’autres lieux et d’autres mœurs se dit rites d’initiation ou rites de passage.

Qu’en est-il dans nos sociétés modernes ? Assisterions-nous en ces jours sombres à une formidable redécouverte, par les adolescents eux-mêmes, et ce dans une incompréhension quasi générale, de ces rites de passage de l’état d’enfance à celui d’adulte ? Faut-il voir la descente aux enfers de la drogue, la transgression des limites, le basculement et l’ambigu du look, le frémissement des corps livrés aux rythmes technos, l’invention poétique foisonnante du rap, le feu d’artifice des pratiques délictuelles face au système grisé de marchandises et de spectacles, comme autant de manifestations d’une adolescence en perpétuelle recherche de reconnaissance. Plutôt qu’un fléau social parlé en termes de crise,  à laquelle il faudrait à tout prix remédier, plutôt qu’une étrange distorsion de l’être qu’il faudrait redresser (les maisons de corrections ne sont pas si loin, et les Centres d’Education Renforcée pour «sauvageons » prennent la  relève), ne faut-il pas voir aujourd’hui dans l’adolescence cette formidable explosion du désir, dans un corps en proie aux subtiles transmutations neurophysiologiques de la puberté, et à l’alchimie de nouveaux choix d’objet dans l’ordre de la sexuation.
Les adolescents ne sont-ils pas alors ces sujets qui cherchent à déchiffrer leur inscription singulière dans le texte de la communauté ?

Notre société se différencie d’autres plus anciennes ou plus lointaines, par le fait qu’elle ait délaissé cette vision initiatrice de l’adolescence et de fait la reconnaissance et l’accompagnement des adolescents en tant que tels. C’est peut-être sur cette déchirure dans le tissu social que nous interrogent les pratiques des adolescents d’aujourd’hui. Si l’adolescence n’existe pas, sauf comme moment biologique marqué par la puberté, c’est qu’elle est bornée par deux phénomènes fluctuants dans l’histoire : l’âge de l’entrée dans le monde de la reproduction (la nubilité ou l’âge d’avoir des enfants), et l’âge d’entrée dans l’appareil de production (l’âge de travailler). Dans notre société post-moderne, les repères de l’un et l’autre phénomène sont sérieusement touchés. D’où une mise en attente des adolescents quant à leur entrée dans l’espace social. N’empêche qu’il faut bien que jeunesse se passe !

Nous aborderons ces questions à partir de deux champs de savoir :

* L’anthropologie historique de la notion d’adolescence nous permettra de relativiser ce concept «élastique ».

* L’approche psychanalytique de la puberté nous amènera à poser quelques repères psychogénétiques et à considérer avant tout ce passage au cas par cas.

Nous déroulerons ces deux approches en lien avec les prises en charge socio-éducatives d’adolescents aujourd’hui, dans un contexte de crise sociale généralisée, où la transmission inter-générationnelle est mise à mal.

Modalités : exposés, discussions, études de cas…

Ce stage est animé par Joseph ROUZEL


 

4.4. Le maniement du transfert dans les pratiques sociales.

Stage organisé par AFORE et animé par Joseph Rouzel.

A Montpellier du 2 au 4 mai 2001. (3 jours)

Public: travailleurs sociaux, enseignants spécialisés, psychologues...

"Le transfert, c'est de l'amour..." Telle est la définition la plus simple que l'on puisse produire à partir de l'enseignement de Freud et Lacan. Mais qu'en est-il de l'amour en situation professionnelle? Où trouver les mots pour dire ce qui se noue dans toute relation éducative, pédagogique, thérapeutique? En élaborant le concept de transfert, la psychanalyse a forgé un outil opératoire non seulement dans le cadre de la cure analytique, mais aussi dans toute pratique sociale.
Qu'un usager "accroche" à un travailleur social, sur le versant de l'amour, mais aussi parfois de la haine, c'est le lot de la pratique quotidienne. Mais comment travailler sous transfert? Comment produire des espaces de médiation efficaces où il s'agit de "transférer le transfert" sur des objets sociaux? Comment accompagner un sujet aimant vers la découverte de son propre désir et de son investissement dans le tissu social, sans basculer dans le rejet ni le "collage" affectif. Comment conserver la bonne distance dans toute relation transférentielle? Le maniement du transfert (l'expression est de Freud) ne va pas de soi. Il y va d'une certaine technique dont la psychanalyse à produit les points de repère. Loin de la maîtrise, ou de l'instrumentalisation des sujets, la psychanalyse amène les praticiens sociaux à questionner ce qu'ils engagent dans la relation, d'affects, d'émotions, de souvenirs... Dire, comme on l'entend souvent qu'il s'agit de travailler sans tenir compte de ce qui est touché en soi dans toute rencontre, est une bêtise. Il s'agit au contraire d'apprendre à faire avec.

Dans ce stage nous aurons deux portes d'entrée:
- la clinique sociale. Un travail sera effectué à partir des situations amenées par les participants;
- la théorie psychanalytique permettra de réfléchir sur le concept de transfert dans le travail social et d'envisager son maniement dans la pratique.

Thèmes abordés: Transfert et amour, le cadre, l'écoute , le maniement du transfert, l'éthique, la clinique du sujet.

Modalités: exposée et discussions; atelier clinique; film.

Stage animé par Joseph ROUZEL psychanalyste, formateur.

 

 

4.5. Le travail éducatif au risque de la psychanalyse.

du 9 au 11 mai 2001 (3 jours) à Montpellier.

Organisé par AFORE, animé par J. Rouzel

 

“L’inconscient, c’est le social” affirme Jacques Lacan vers la fin de sa vie.

Déjà Freud nous avait mis la puce à l’oreille, qui, dans Psychologie  des foules et analyse du moi, posait que “L’opposition entre la psychologie individuelle et la psychologie sociale {...} perd beaucoup de son acuité si on l’examine à fond . ” (Essais de psychanalyse, Trad. nouvelle, Paris, Payot, 1981, p. 123)

Prendre au sérieux la dimension de l’inconscient dans le travail éducatif, c’est en mesurer l’incidence aussi bien dans la rencontre clinique au cas par cas de chaque sujet, que dans les rapports des sujets entre eux, à savoir le lien social.

Il n’y a pas comme l’affirment certains, sans doute pour se débarrasser d’une question qui les embarrasse, le sujet d’un coté et le social de l’autre.

Les éducateurs n’ont pas vraiment pris la mesure de cette double évidence : l’homme est un être parlant et c’est dans un espace de langage que se fait toute rencontre. Bombardés en formation et sur le terrain par  des masses de savoirs de plus en plus éclatés (sociologie, psychologie, droit, économie…),  les éducateurs ne savent plus où se repérer. L’exigence éthique veut qu’au delà des savoirs accumulés,  chacun se questionne sur ce qu’il compte en faire au regard des personnes que le service social lui demande de prendre en charge.  Du savoir il y en a à la pelle à ne plus  savoir qu’en faire, c’est bien le drame. Du coup les acteurs du social ne savent plus à quel saint se vouer.

Dans cette séquence de formation nous voulons mettre à l’épreuve cette idée que la psychanalyse représente un savoir spécifique qui interroge non seulement les divers champs des savoirs et des savoir-faire,   mais aussi le désir qui pousse chacun à s’y engager. L’éthique de la psychanalyse pousse les éducateurs à se questionner en permanence sur la place qu’ils occupent dans l’espace social. Le discours analytique représente de fait une tentative  pour  affronter le malaise social, non  pour l’évacuer, mais pour en situer plus précisément les contours, afin d’engager des actes en connaissance de cause. 

En tant qu’acteurs sociaux, les professionnels de l’action éducative, ont le devoir de donner forme à ce qu’ils agissent auprès de populations opprimées de plus en plus nombreuses. Autrement dit, comme le précise Lacan dans “La science et la vérité”( Ecrits): “De notre position de sujet, nous sommes toujours responsables”.   Dans cette tentative la psychanalyse est un point d’appui solide, non seulement  pour les concepts opératoires que l’on peut y emprunter, mais surtout pour l’attitude sans cesse questionnante qu’elle exige des intervenants sociaux que sont les éducateurs, dans l’espace de la clinique mais aussi dans les relations inter-profesionnelles .

Nous aborderons les points suivants:

* Histoire(s) croisée(s) de la psychanalyse et de l’éducation spéciale.

* Approche des concepts fondamentaux de la psychanalyse en lien avec le travail éducatif ( parole et langage, appareil psychique, psychogénèse, pulsion, inconscient, besoin, demande, désir, castration, transfert...)

*l’institution du point de vue de la psychanalyse ( étude des textes de Freud : Psychologie des foules et analyse du moi; Totem et tabou.)

*  le transfert dans la relation éducative ( deux points d’appui: Le Banquet de Platon, et sans doute  un film : Tous les matins du monde, d’Alain Corneau)

* L’éthique dans la pratique éducative.

Modalités : Exposés et discussions, analyses de situations, études de documents, film…

 

4.6. L'institution dans tous ses états.

Du 11 au 15 juin 2001 (3 jours) à Montpellier.

Organisé par AFORE et animé par J. Rouzel.

 

Public: éducateurs, travailleurs sociaux, psychologues, enseignants spécialisés, chefs de service éducatif ...

Dans cette formation, il s’agira de distinguer ce qui relève de l’établissement (les murs...) et ce qui constitue l’institution (les hommes...). Nous poserons l’institution comme ce qui lie et fait tenir ensemble un groupe d’humains. Les institutions du secteur social et médico-social ont d’abord cette vocation : créer des lieux de vie où le lien social soit entretenu, comme on parle d’entretenir un jardin. L’institution est donc une tache sans fin.  La psychanalyse, dans sa pratique et son discours,  constituera le socle de cette formation.

Nous parcourrons les étapes suivantes

1- L’institution du langage.

Parce que l’homme est avant tout un être parlant, la parole et le langage sont l’institution de base d’où découlent toutes les autres. Le langage institue l’interdit et les lois, transmises par la fonction paternelle,  qui font barrage à la jouissance de chacun et déterminent des modes de vivre ensemble.  Les textes fondamentaux de la psychanalyse seront mis au travail sur cette question.

2- La fabrique du collectif.

Dans toute institution sociale ou médico-sociale, il s’agit de créer un collectif soignant et éducatif.  Il ne suffit pas qu’un groupe humain se réunisse pour faire un collectif. Les conditions dépendent de la création d’une ambiance, de valeurs partagées, et d’un  repérage dynamique des places. Nous aborderons la question à partir d’un film qui   nous permettra de dégager les bases d’une référence à la psychothérapie institutionnelle. 

3- L’institution du cadre éducatif.

Médiations, tels est le maître mot des techniques éducatives qui visent à accueillir des êtres en grande souffrance dans un espace de création et d’invention. Les  médiations sont ces espaces de métaphorisation, de métabolisation, qui permettent à des sujets d’humaniser ce qui les fait souffrir. Ainsi s’inscrivent-ils dans la communauté des hommes. Dans cette approche nous aurons soin de montrer qu’il ne s’agit jamais dans l’éducation de gommer le symptôme, mais au contraire d’accompagner le sujet  vers son accomplissement. Du symptôme au symbole telle est le chemin qui balise l’accompagnement éducatif à travers des espaces dévolus à l’activité partagée (de l’atelier de poterie aux démarches de recherche d’emploi...). Nous évoquerons la nature de  cette institution particulière que constitue le champ des médiations socio-éducatives, en en explorant le dispositif et le cadre : les objectifs,  le temps, l’espace, les règles... 

4- L’acte éducatif.

L’institution, on peut s’en passer à condition de s’en servir. Nous réfléchirons sur la rencontre éducative comme cœur de la pratique et sur le transfert, c’est à dire ce qui noue deux êtres humains dans la rencontre, comme institution. C’est cette rencontre,  au cas par cas, à chaque fois singulière et nouvelle, qu’une institution sociale et médico-sociale doit pouvoir soutenir, afin que du lieu de   cette rencontre, un sujet en souffrance prenne appui pour avancer dans sa propre vie. Prêter à l’autre ce qu’il y a en soi de plus intime, exige de l’éducateur un travail constant sur soi, ses affects, ses représentations, faute de quoi l’institution du transfert se mue inévitablement en enfermement.  La travail sous transfert de la rencontre éducative mobilise l’ensemble de l’institution.

Modalités pédagogiques : exposés et discussions ; atelier clinique ; étude de documents et films...

  
   

4.7. La violence ordinaire.

Du 3 u 7 décembre 2001 à Montpellier.

Organisé par AFORE et animé par J. Rouzel.

Public : travailleurs sociaux, enseignants, psychologues, animateurs socio-culturels…

Nous partirons de ce présupposé d’entrée de jeu, que l’être humain est animé d’une violence fondamentale. Nous appuyant sur la théorie freudienne, force  est de constater qu’il y a, à la base des pulsions, une violence irréductible.  De fait « ...l’homme n’est point cet être débonnaire, au cœur assoiffé d’amour, dont on dit qu’il se défend quand on l’attaque, mais un être au contraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une bonne somme d’agressivité... L’homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. » Voilà ce qu’affirme sans ambages le père de la psychanalyse en 1929 dans Malaise dans la civilisation. L’histoire malheureusement lui donna raison dix ans plus tard.

Pour comprendre la violence nous partirons donc de cette position : l’être humain est violence. Cette violence selon les circonstances s’exprime dans des formes qui peuvent être constructives ou destructrices.

D’un autre coté confrontée à cette violence fondamentale, toute société a développé une autre forme de violence : la culture transmise par les différentes voies de l’éducation. « La nature humaine par ci, la nature humaine par là, fait dire Paul Claudel  à un des personnages de Tête d’Or , la nature humaine demande avant tout qu’on lui fasse violence. » Violence contre violence, telle est la condition de survie de toute communauté humaine. Les impératifs de vivre ensemble, obligent les êtres humains à céder sur leur satisfaction immédiate, à faire le sacrifice de leur pulsion, pour  la « shunter » dans des dispositifs de médiation symboliques. Le traitement de la violence par les sociétés humaines a toujours relevé de cette tentative jamais achevée de métabolisation. A l’immédiat de l’exigence pulsionnelle fait barrage la médiation du désir.  Ce qui fait de l’homme un être parlant en fait aussi un être social. La parole et le langage, ses ramifications dans la culture, sont au bout du compte le seul mode d’apprivoiser la violence. Celle des sujets, comme celle des sociétés.  

C’est ce double mouvement d’une violence subjective confrontée à une violence collective médiatisées par l’espace de la culture,  que l’on peut nommer processus de socialisation. Faute de considérer cette double hélice qui noue les phénomènes de  violence, les modèles qui en rendent compte s'égarent dans un refus de la violence et prônent  des stratégies de rejet. La violence a ceci de particulier que, ni dans le sujet, ni dans la société, on ne peut en supprimer la pression; on ne peut que la dévier. Faute de quoi on bascule dans une alternative impossible: l’une de ses composantes, soit subjective, soit sociale, serait illégitime et à éradiquer. Nier la violence n’aboutit qu’à l’amplifier.  Le modèle d’interprétation que nous voudrions ici proposer participe de cette reconnaissance de la violence dans toutes ses composantes et de son traitement possible dans les dispositifs symboliques de la culture. Sur le plan anthropologique, les travaux de Françoise Héritier  ont permis de dégager cette approche différentielle. Un auteur comme Christian Bromberger a ainsi pu montrer comment les spectacles sportifs et plus particulièrement le foot, sont construits comme des mises en scène substitutives de la guerre.

Nous déboucherons sur une interrogation cruciale. Si la violence subjective qui anime chaque sujet n’est vivable que si elle trouve dans son entourage familial et social ses points de dérivation, de sublimation, comme dit Freud, qu’en est-il aujourd’hui des capacités de notre société post-moderne, à transmettre   les formes symboliques où trouvent à s’appareiller la violence subjective et collective?  Qu’en est-il de l’autorité aujourd’hui et de ses fonction de pacification des violences quotidiennes?  Le discours de la science qui a peu à peu infiltré le lien social ne met-il pas gravement en cause les modes de traitement symboliques de la violence?  La virtualisation des violences ordinaires ne fait-elle pas  peser sur la cohésion des sociétés occidentales une grave menace? Il faudra prendre la mesure du déclin de la fonction paternelle dans tous ses modes d’expression : autorité parentale, représentation sociale dévalorisée des enseignants, des juges, des politiques...pour essayer de répondre à ces questions.

Nous nous appuierons sur ces différents champs d’expérience,   pour dégager ce qu’il en est de la violence ordinaire, là où elle s’exerce dans la vie quotidienne et là où les travailleurs sociaux y sont confrontés, que ce soit en institution, en AEMO, dans la rue, à l’école … 

 

Nous n’aborderons pas la violence sur son mode spectaculaire, mais essaierons de dégager, dans le quotidien des rencontres sociales entre sujets,  les conditions pour que , dans une institution, une famille et dans tous les lieux de socialisation, violence pulsionnelle et  violence sociale  trouvent des espaces de pacification.

Thèmes abordés : violence, agressivité, maltraitance… (définitions) ; stratégies face à la violence ; médiations…

Modalités : Exposés et discussions, analyses de situations, films, étude de documents

                                                                                               

 




4.8 - La relation éducative.

Stage organisé par l'ANDESI à Paris du 5 au 9 mars 2001, animé par J. Rouzel.

ANDESI, 63 bis, Bd. de Brandebourg. 94200 Ivry-sur-Seine

Tél : 01 46 717171

 

L'éducation spécialisée semble en panne. Placés aux avant-postes de la crise sociale, les éducateurs sont déboussolés. Consommateurs souvent passifs d'une culture en miettes aliénante (un brin de psycho., une pincée de socio., un zeste de droit, un doigt d'économie...), exécutants de politiques sociales de plus en plus éclatées et spectaculaires (RMI, Sida, chômage, banlieues...), ils cherchent leur chemin et le sens de leurs actes.

Dans un tel contexte de crise de la profession, Joseph Rouzel prône un retour à la source vive du métier : la clinique de la relation éducative. Les éducateurs ont développé auprès des exclus du système ( fous, délinquants, asociaux, handicapés...) un savoir-faire inégalable. A côtoyer chaque jour, chez chaque être rencontré, la souffrance et le mal de vivre, ils ont acquis un savoir sur l'humain qu'il est temps de mettre en forme et de faire savoir. Ce stage propose une approche de l'action éducative à partir de la psychanalyse, parce qu'elle a pour foyer central, comme l'éducation spécialisée, la question du sujet et de son insertion dans le langage, donc dans le social.

Tenir compte de cette dimension de la parole et du désir chez chaque sujet qui lui est confié, balise pour l'éducateur le chemin d'un retour au véritable sens de cette profession et permet d'en construire le fondement éthique et clinique. Cette position est déployée dans ce stage à travers les notions de relation, de projet, de médiations et prend appui sur des exemples vécus.

Il ne s'agit pas de chercher des recettes passe-partout pour les éducateurs, mais de mettre l'accent sur ce qui constitue l'essentiel de cette profession mise à mal :la relation inter-humaine.

 

4.9 - Formations à la demande.

Joseph Rouzel intervient sur différents thèmes de formation, à la demande des institutions: l'acte éducatif, psychanalyse et éducation spécialisée, l'adolescence, la violence, les médiations éducatives, les toxicomanies, l'écriture dans les professions éducatives, le projet, la construction de l'espace dans un cadre éducatif, le quotidien dans les pratiques sociales...

Il peut également animer des régulations et des supervisions d'équipes, et accompagner des institutions dans une question particulière, la rédéfinition d'un projet, ou un processus d'évaluation...

Pour toutes ces formations : contacter Joseph Rouzel.


Suivant [5 - Association ATSF] >>

Sommaire

Hyperbanner Network